
Et si les sièges auto, nécessaires pour les jeunes passagers jusquà lâge de 10 ans, étaient considérés comme des produits de première nécessité ? Au même titre que les aliments de base ou les abonnements au gaz et à lélectricité. Ce ne sont pas les parents qui sen plaindraient Car ils bénéficieraient, ainsi, dune TVA abaissée à 5,5 % sur les sièges auto, contre 20 % actuellement (voir lencadré). Une taxe réduite qui devrait inciter les automobilistes à choisir, pour chaque enfant transporté, le dispositif de retenue adapté à sa morphologie, avec une fixation plus simple et plus sûre. À condition, aussi, dy attacher correctement lenfant. Ce qui nest pas tout à fait le cas aujourdhui, si lon se réfère aux résultats de lenquête dobservation (1) réalisée par lassociation Prévention Routière et Bébé Confort. Cette enquête révèle que 2 enfants sur 3 sont mal attachés en voiture, voire pas attachés du tout ! Une situation qui na quasiment pas évolué depuis 2015, date de la dernière enquête dobservation menée par les deux partenaires. Ainsi, à peine un peu plus de la moitié (56 %) des enfants de moins de 2 ans sont installés dans un dispositif placé dos à la route. Cest insuffisant, déplore Christophe Ramond, directeur des Études et Recherche à lassociation Prévention Routière. Cest la position la plus sûre, celle qui expose le moins lenfant au risque de traumatisme cervical en cas daccident. En choisissant un siège de dernière génération (norme i-Size (2)), on peut installer son enfant dos à la route au moins jusquà 15 mois, voire 4 ans pour certaines marques. Pour les enfants plus âgés, la protection nest pas mieux assurée. Le réhausseur est conçu pour sutiliser jusquà 10 ans, voire 11 ou 12 ans. Primordial, car en cas daccident, il permet déviter certaines blessures graves, notamment à labdomen, explique Christophe Ramond. Or, les résultats de lenquête révèlent que le quart des enfants de 5 ans la déjà abandonné pour sasseoir à même le siège du véhicule ! Autre enseignement marquant de lenquête : 3 sièges auto utilisés sur 20 seulement disposent du système dancrage Isofix, qui divise par deux le risque derreur dinstallation et qui rend le siège de lenfant nettement plus solidaire du siège du véhicule. Un usage beaucoup trop rare. Et ce nest pas par ignorance : les deux-tiers des conducteurs concernés par lenquête déclarent connaître lexistence de lIsofix. La baisse du taux de TVA à 5,5 % pourra-t-elle amplifier lutilisation des sièges auto les plus sûrs ? We have a dream… Si tous les enfants étaient bien retenus dans les voitures, les statistiques seraient moins désolantes : on nenregistrerait plus, chaque semaine, un décès denfant et lhospitalisation de 30 dentre eux, conséquences tragiques daccidents de la circulation routière. _(1) Enquête dobservations réalisée par les bénévoles de lassociation Prévention Routière en partenariat avec Bébé Confort, entre le 13 juillet et le 3 octobre 2018, avec le soutien des Forces de lordre et réalisée aux abords de lieux fréquentés par les familles (parcs dattractions, centres commerciaux et centres de loisirs) dans différentes régions de France. Elle a permis dobserver 329 enfants, âgés de 0 à 11 ans.Pour la troisième année consécutive, 64_% des moins de 10 ans sont mis en danger par une mauvaise installation en voiture, salarment lassociation Prévention routière et la marque Bébé Confort dans une étude que nous dévoilons. Le résultat interroge : comment deux enfants sur trois peuvent-ils être mal protégés alors que leurs familles semblent séchiner à garantir leur sécurité_?(2) Introduite par un règlement européen (R129), qui remplace progressivement le précédent (R44) depuis 2013.Vous aussi, vous êtes prêts à vous mobiliser ? Rendez-vous sur le site www.preventionroutière.asso.frLassociation Prévention Routière se mobilise. Elle demande aux parlementaires de se saisir de la question de la TVA sur les sièges auto. Et de les intégrer à la liste des produits assujettis au taux réduit de 5,5 % (au lieu de 20 %). Lopportunité pour la France dappliquer la directive relative à lharmonisation des taux de TVA dans lUnion européenne et de rejoindre ainsi une poignée dEtats précurseurs. Pour lassociation Prévention Routière, il sagit daider les parents à acheter les sièges les plus sûrs, afin que les enfants soient mieux protégés en voiture.